Aux prés de l’enfance on cueille
Les petites amourettes,
Qu’on jette au vent feuille à feuille
Ainsi que des pâquerettes.
On cueille dans ces prairies
Les voisines, les cousines,
Les amourettes fleuries
Et qui n’ont pas de racines.
Ô douce gerbe liée
Avec des rubans d’aurores.
Fraîche rosée oubliée,
Me parfumez-vous encore ?
Hélas ! bouquets éphémères,
Depuis cette heure lointaine
Combien de larmes amères
Ont coulé dans ma fontaine !
Des choses se sont passées
Qui m’ont changé ma jeunesse
Beaucoup trop, ô trépassées,
Pour que je vous reconnaisse.
Le dur amour qui ravage
Dans mon cœur a pris racines,
Comme un grand rosier sauvage
Aux épines assassines.
Qu’êtes-vous près de ces roses
Sanglantes, éblouissantes,
Ô pâquerettes écloses
Dans les prés aux vertes sentes ?
Qu’est votre parfum qui rôde
Évaporé dans la brise,
Près de l’odeur âcre et chaude
Qui me pénètre et me grise ?
Ô mignonnes marguerites,
Enfantines amourettes,
Hélas ! mes pauvres petites,
Je ne sais plus qui vous êtes.
Dans de vagues mausolées,
Enfants blondes, rousses, brunes,
Pour moi vous dormez voilées
Au pays des vieilles lunes.
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