Je suis né non loin de l’onde
Du canal Saint-Sébastien
Une fée me mit au monde
Chez des judéo-chrétiens
La Pythie, les aruspices
N’ont pas eu à s’agiter
Entre les rues de l’Hospice
Et de la Fraternité
J’ai vu le jour sur une île
Par une mer attendu
Juste à deux pas d’un campanile
Près des poupes des pointus
Venu sous de bons auspices
Petit bout d’éternité
Entre les rues de l’Hospice
Et de la Fraternité
Maman louait son bel ange
Pas très beau mais cabotin
Je troquais déjà mes langes
Pour l’habit du diablotin
Courais vers les précipices
Faire un plein de liberté
Pas loin des rues de l’Hospice
Et de la Fraternité
Mes copains d’indiscipline
N’habitaient pas Moulinsart
Mais ils vivaient dans la colline
Des abeilles, des lézards
Partageaient mon pain d’épice
Tomate à l’huile au goûter
Pas loin des rues de l’Hospice
Et de la Fraternité
C’est ainsi qu’après des lustres
Un enfant sauvé des eaux
Chante une cité lacustre
Et son Miroir aux oiseaux
Espérant des jours propices
Des nuits de sérénité
Entre les rues de l’Hospice
Et de la Fraternité
Aujourd’hui, tout est moderne !
Si vous allez promener
Tout à côté du quai Poterne
Vous verrez où je suis né
Que les murs se décrépissent
Morte est ma maternité
Entre les rues de l’Hospice
Et de la Fraternité
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