Comme il n’avait jamais eu peur
On a fait d’lui un aviateur
Histoire de faire peur à sa mère
Il était beau à tout avoir
Et promenait sans le savoir
L’ombre d’un ange sur la terre.
Le vent restait dans ses cheveux
Comme enroulé dans un p’tit peu
De compliment au beau nuage ;
On lui voyait au fond des yeux
Un grain d’éclair en rouge et bleu
Il avait l’air d’un p’tit orage.
Qu’est-c’qui m’a pris de tant l’aimer
Lui qui n’avait qu’à se pencher
Pour se frôler aux cathédrales ;
Qu’est-c’qui m’a pris de tant l’aimer,
Lui qui passait sans s’arrêter
Devant l’soleil et les étoiles
Il était fait pour l’horizon
Comme le cœur pour les chansons
Comme l’amour pour les prières.
Je me souviens qu’il m’avait dit
« Tu sais le ciel est tout petit,
On s’y retrouve sans la lumière. »
Il est passé par l’arc-en-ciel
Eclaboussé par le soleil
Qui se payait un jour de fête ;
Il a claqué la porte bleue
Sur les alcôves du Bon Dieu
Où se reposent les prophètes.
Qu’est-c’qui m’a pris de tant l’aimer
Lui qui n’avait qu’à se pencher
Pour se frôler aux cathédrales ;
Qu’est-c’qui m’a pris
De tant l’aimer …
Il est passé sans s’arrêter
Devant l’soleil et les étoiles
Qu’est-c’qui m’a pris de tant l’aimer
Qu’est-c’qui m’a pris
Qu’est-c’qui m’a pris
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