Comme des millions de soleils
Blancheur virginale, pure, parfaite
Nul regard ne saurait soutenir
L'insondable crépuscule des morts
La porte vers le grand ailleurs
Nous attire en son sein
Vers ce seuil sans retour
Nous nous dirigeons
Nous croyons avoir encore le choix
La possibilité de refuser
De rebrousser chemin, d'abandonner
De nous soustraire à l'inévitable
Mais le courant qui nous emporte
Ne déviera pas de sa course
C'est à peine s'il remarque
Les âmes gémissantes qu'il charrie
Ainsi donc nous serons ensemble
Tous coupables, tous innocents
Le grand fleuve, ce monstre aveugle
N'est ni juge ni bourreau
Ainsi donc nous serons ensemble
Nul coupable, nul innocent
Du fond des âges cette force
Ne saurait voir nos larmes amères
Il est inutile de lutter
Nul ne saura s'échapper
Ainsi donc nous serons ensemble
Aucun coupable, tous innocents
Peu importe qui nous étions
Saint, Diable, Ange ou Démon
Ainsi donc nous serons ensemble
Tous coupables, aucun innocent
Insignifiants et impuissants
Nous venons tout juste de naître
Dans les artères obscures de l'univers
Un flot hurlant rejoint sa source
Perdant bientôt toute forme et caractère
De ce qui fut un jour un joyau brillant
Vers l'oubli, tout s'accélère
Nouveau commencement, ou complet effacement
Vers l'oubli, tout s'accélère
Vers l'oubli, où tout se perd
Enfin!
Enfin!
Je vais déposer ce fardeau
Enfin!
Enfin!
Il ne sera plus mien
Adieu!
Adieu!
Le néant m'aspire
Aide-moi!
Aide-moi!
Voici ma fin venue
Parmi cette innombrable cohue
Dans cette foule bruissante et chaotique
Si certains visages ne me sont pas étrangers
Je me sens au sein d'une famille reniée
Des sourires qui se veulent rassurants
Des cris de rage et de terreur
Des rires de désespoir et de peur
Et partout ces mêmes yeux vides
(Prends ma main)
Je sais que toi non plus
(Prends ma main)
Tu ne veux pas être seul
(Prends ma main)
Tu as besoin pour franchir ce seuil
(Prends ma main)
De compassion et de douceur
Ceux que nous avons haï
Et ceux qui nous voulaient morts
Que nos rêves mille fois ont tué
Et ont mille fois effacé
Se tiennent, nus, à nos côtés
Comment alors ne pas voir
Comme dans un obscur miroir
Qu'ils ne sont finalement que nos frères?
La douleur d'un passé révolu
Et l'espoir d'un futur résolu
Nous aide à accepter le destin
Que les Dieux ont placé dans nos mains
Ce n'est qu'une fois l'aube
De notre dernier jour venue
Que nous saurons prendre la mesure
De la force de nos regrets
Devant l'irrévocable jugement
Nous tomberons à genoux
Nous bégaierons et supplieront
Nous nous dirons innocents
Mais la main insensible
De ce que nous nommons destinée
Restera aveugle et sourde
A nos suppliques désespérées
Et nous serons dirigés
Comme des millions de soleils
Et nous serons dirigés
L'insondable crépuscule des morts
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