Il n’a prévenu personne, mais le jeune rappeur Gambi a sorti ce 18 juin un nouveau single clipé. Sur son morceau Macintosh, il s’accompagne de Vladimir Cauchemar armé de son aulos (instrument à vent du Moyen Âge). Alors qu’il a fait sauter toute la France l’an passé avec son hit Popopop, impossible de passer à côté de l’étoile montante du rap game français.
Les première notes suffisent à reconnaître la marque de fabrique de Vladimir Cauchemar, sa flûte d’un autre temps. On l’a entendue sur un son inattendu avec 6ix9ine, mais aussi aux côtés de Vald. Visiblement, le producteur a un goût pour les artistes originaux et déjantés, qui ne font pas toujours l’unanimité. C’est aujourd’hui aux avec Gambi qu’il pose son feat. Une collaboration prestigieuse tout de même pour le novice du hip-hop.
Si le son se fait remarquer, c’est non seulement pour la surprise qu’il suscite, mais aussi et surtout parce qu’il surgit avec un clip. Et en l’occurence, force est d’admettre qu’il est très réussi. Le visuel est très sobre et minimaliste, dans une atmosphère très axée sur le digital. Gambi a toujours su frapper fort avec ses clips originaux et de qualité avec pourtant des codes très communs aux clips classiques de hip-hop. Le clip de Macintosh sort des sentiers battus et de ces codes préétablis, et change foncièrement de ce que l’artiste a l’habitude de faire.
L’ambiance futuriste séduit vraisemblablement un certain nombre d’artistes français actuels : Laylow avec son Digitalova s’impose comme un précurseur dans cette tendance, puisqu’il a construit toute son esthétique, et ce, depuis plusieurs années maintenant, dans cette logique un peu virtuelle et futuriste. L’Ovni du rap français a également surfé sur la trend avec son dernier album La machine, tant visuellement que dans ses sons. Gambi n’innove donc pas, mais suit de près tous ces tournants que prennent le rap français, toujours en y ajoutant sa touche qui le distingue assez facilement de ses semblables.
En lui-même, le morceau n’est pas absolument révolutionnaire, et rentre assez dans les tons habituels de Gambi. L’artiste reste dans sa zone de confort, mais difficile de le lui reprocher, quand on sait à quel point ses titres ont l’habitude de plaire à la masse. On attend tout de même toujours un peu de nouveauté de sa part ; peut-être sera-t-on satisfait par son premier album La vie est belle, prévu pour le 10 juillet.