Les enfants on est dans la dèche
On partira donc à la fraîche
Si on roule bien sans s’arrêter
On pourra économiser
L’étape hôtel, la pause repas
La pause pipi, ça on peut pas
Dans la 404 familiale
Paris l’Espagne sous les étoiles
Les enfants, on était rouillés
Il fallait même nous déplier
Quand après 30 heures de voiture
Commençait la villégiature
Villa sur la Costa del Sol
La glacière et le parasol
Comparé à notre HLM
C’était vraiment le luxe suprême
Les vacances chez Franco
L’éventail, les toréros
La dictature, les chemises noires
Franchement on voulait pas y croire
Tellement le cour de la pesète
Faisait qu’on pouvait faire la fête
J’vous mentirais si j’vous disais
Qu’on écumait tous les musées
Question visite, question culture
On était des glandeurs nature
En revanche on était balèze
En barbecue option merguez
En glaces bourrées de colorants
Qui coulaient sur nos doigts gluants
C’était trois semaines durant
Le droit d’être à nouveau vivants
Cette vieille Espagne emprisonnée
Était pour nous la liberté
C’est vrai qu’à revoir les photos
Ça fait vacances de blaireaux
Sauf que pour moi elles ont le goût
Des plus beaux de tous les mois d’août
Les vacances chez Franco
L’éventail, les toréros
La dictature, les chemises noires
Franchement on voulait pas y croire
Les vacances chez Franco
L’éventail, les toréros
C’était un mois sans sacrifice
Mes vieux ça leur rappelait Tunis
Les vacances chez Enrico
Les castagnettes et l’apéro
La sieste après la sangria
Mes vieux s’en donnaient à cœur joie
Un mois passé chez les Ibères
Réchauffait leur vie en hiver
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