Tu es venu mourir à Madrid à midi
Tu ne pouvais choisir entre la plume et le fusil
A vingt ans en été derrière les barricades
Tu as crié le poing levé au milieu des brigades
Un vol de Cadillac sur les routes pierreuses
On se partage quelques sacs, les cartouches précieuses
le sourire de Franco devant ces pauvres âmes
Ils ont déterré les couteaux, ils ont sorti les lames
Ils ont levé la tête le coeur à la dérive
Des écrivains et des poètes ont délaissé les livres
Ils étaient polonais, hongrois ou bien français
Ils avaient tatoué sur le bras : Ils ne passeront pas
Tu ne sauras jamais
Tu ne sauras jamais
Mourir à Barcelone, c'est une vague idée
Et suivre l'allée des grands hommes, la Méditerranée
Mourir à Guernica, il nous reste un tableau
Ils ne reviendront pas sous les pinceaux de Picasso
Ils ont jeté des pierres devant les escadrilles
On les a retrouvés par terre dans la même famille
Au milieu la rivière rouge comme l'Espagne
C'était le sang de ton grand-père, celui qui t'accompagne
Tu ne sauras jamais
Tu ne sauras jamais
Tu es venu mourir à Madrid ce matin
Tu ne pouvais choisir entre la veuve et l'orphelin
A vingt ans en été derrière les barricades
Tu es parti le coeur léger au milieu des brigades
Tu ne sauras jamais
Tu ne sauras jamais
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