Le poète vit d’or, de cendre et de silence,
Etouffant dans la nuit le cri de ses passions,
Pour écrire en un mot, douleur et confession
D’une âme tourmentée par l’éternelle absence.
Ses mains déchirent chairs, rivières et vengeances,
D’un seul trait vacillant entre espoir et fission
Comme un métal précieux dont la lente oppression
Engouffre ses sanglots dans un feu de démence.
Le monde émasculé mastique ses vers fous,
Empanachant ses jours de furieux dithyrambes
Où trébuchent trochées, césures et grigous.
Adonc, s’éteint le vent, édenté et distant,
Qui sépare les mots, que le poète enjambe,
D’un pas rasséréné par la paix d’un instant.
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