Blanchie au sel des mots, la parole s’éteint
Comme une mélodie épuisée aux bassins
Des jardins asséchés par les vents serpentins
Qui soufflent sur la nuit de nos miroirs sans teint.
Les corolles de feu que plus rien ne restreint,
Déchirent les étangs de leurs puissants venins,
Et remplissent le temps de tours de cabotins,
Dont les masques figés avalent le bois peint.
Aux foyers de l’enfer brûlent les âmes nues
D’un peuple défendu par d’immenses dragons
Qui roulent sous leurs dents des lambeaux de chairs crues.
Mais à l’aube demain se lèvera un jour,
Au bord d’un trou béant sans limites ni fonds,
D’où renaîtra l’espoir, d’une braise du four.
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