Dors, fouillis vénéré de vieilles porcelaines
Froides comme des yeux de morts, tous clos, tous froids,
Services du Japon qui disent l'autrefois
De maints riches repas de belles châtelaines !
Ton bois a des odeurs moites d'anciennes laines,
Parfums de choses d'or aux fragiles effrois ;
Tes tasses ont causé sur des lèvres de rois
De leurs Hébés, de leurs images peintes, pleines
De pastels lumineux, de vieux jardins fleuris,
Arabesque où le ciel avait de bleus souris
Reliquaire d'antan, ô grande, ô sombre armoire !
Hier, quand j'entr'ouvris tes portes de bois blond,
Je crus y voir passer la spectrale mémoire
De couples indistincts menés au réveillon.
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