Si le soleil prend la mer, que les alizés nous désertent,
Est-ce que tu resteras encore près de moi ?
Qu’au coin d’une rue une mère nomade nous devine un atterrissage,
Laisseras-tu sur moi tes lèvres de sel ?
Est-ce que tu m’aimeras encore ?
Si nos souvenirs de vieux hôtels et de cerisiers sur la plaine,
S’ils se noyaient dans les draps sous nos yeux.
Que nos caresses militaires se réfugiaient près du feu,
Est-ce que tu sécherais mes larmes de gamin ?
Est-ce que tu m’aimerais encore ?
Est-ce que tu m’aimerais encore ?
Si une nuit des plus calmes nous renversait en route
Me ferais-tu un abri ?
Ville Lumière
Si douze alarmes retentissaient et que l’une d’elles nous démasquait
Poserais-tu encore sur moi tes doigts étincelles ?
Si douze alarmes retentissaient, que plus personne ne tendait l’oreille
Voudrais-tu encore de moi sur ton corps ?
Est-ce que tu m’aimerais encore ?
Est-ce que tu m’aimerais encore ?
Si une nuit des plus douces nous surprenait en route
Me prendrais-tu dans tes bras ?
Dans tes mains, où les lanternes fantômes
Se réfugient le soir
Pour éclairer quelques mômes
Qui s’embrassent
Ô Ville Lumière
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