paroles Doja Cat Planet Her

Planet Her

Doja Cat

Date de Sortie : 25/06/2021
 

Doja Cat sort son 3ème album ; Planet Her

Publié le: 25/06/2021 18:22
Avec ce nouvel album, Doja Cat est en train de créer un ensemble de projets qui commence à prendre une forme de chef-d’œuvre après 3 albums

En effet, depuis ses débuts, de nombreuses sonorités éclectiques se retrouvent sur ses morceaux.

Doja Cat, c’est ce genre d’artiste remplie de paradoxes ; on pourra penser à Amala en 2018 et Hot Pink en 2019, qui sont, à l’image de sa vie, scindés entre les opposés.

 

La chanteuse est en effet la fille de parents juifs et sud-africains qui ont partagé ses jeunes années entre New York et la Californie, elle est danseuse classique de formation avec de l'expérience dans les compétitions underground, c’est également une rappeuse de battle capable de porter des mélodies…

Cette semaine, l'interprète de 25 ans récompense les fans qui l'ont suivie depuis ses débuts avec Planet Her, son troisième et meilleur album studio à ce jour.

 

Sur ce troisième album, elle se lance dans la galaxie, créant le monde fictif de Planet Her.

Elle canalise l'énergie vibrante et les différentes prestations vocales que l'on retrouve sur ses précédents morceaux tout en redoublant d’efforts sur l'esthétique et les thèmes.

L'album est soutenu par plusieurs collaborations de premier plan, des clips de qualité et un style plus éclectique ; la chanteuse ratisse large, glissant ainsi sans effort d'un style à l'autre !

 

Dans une succession rapide, elle nous envoie la balade romantique aux sonorités Afros sur laquelle Doja décrit les différents rôles qu'elle joue : la femme d'affaires, l'amoureuse, la danseuse captivante, la méchante fille. Elle y détaille les problématiques qui rendent la vie difficile pour les femmes, montrant un talent pour le rap d’entrée de jeu.

S’en suivent Woman, la chanson reggaeton aérienne, Naked, le banger hyperpop au refrain catchy, on retrouvera du rap sur Get Into It (Yuh) ou encore une ballade pop-rap parfaite avec Ariana Grande sur I Don't Do Drugs.

Comme un défilé de mode où chaque tenue ferait mouche, Planet Her est construit de manière très détaillée et minutieuse.

 

Sur Get Into It (Yuh), l’artiste s'inspire du travail de Nicki Minaj en lui rendant un bel homage. Sur Payday, elle surpasse presque Young Thug dans son propre domaine des vocales autotunés et planantes.

On appréciera la collaboration avec Ariana Grande qui se retrouve dans son élément sur le pétillant I Don't Do Drugs.

 

D’ailleurs, comme sur les albums de son invitée, thank u, next et Sweetener d’Ariana la brièveté est l'arme secrète de Planet Her.

En effet, les chansons sur cet album rebondissent toutes avant que l’on ne commence trop à s’y habituer. Doja Cat se fraye un chemin à travers des couplets rapides et des chansons planantes aux sonorités riches.

 

On pourra souligner notamment le featuring avec JID, sur lequel Doja innove dans sa prestation vocale.

 

Il y a en revanche quelques moments où l'on souhaiterait qu'elles soient d'une classe supérieure. Au premier plan de cette idée, on pourra penser à You Right, avec The Weeknd, qui est un morceau assez fade, décevant lorsqu’on sait le potentiel des deux artistes à créer une atmosphère immersive sur leurs morceaux.

 

L'album se termine par Kiss Me More avec SZA. C'est le premier single de l'album et il s’agit finalement de la meilleure chanson du projet.

SZA, qui a prouvé à maintes reprises qu'elle rehaussait tous les titres auxquels elle participait, chante sur le pont. Les voix et les styles du duo se mélangent et donnent une impression d'authenticité. Le clip est également très intéressant ; il se moque de l'humanité et de la masculinité, créant ainsi un monde extraterrestre dans lequel Doja Cat peut s'épanouir.

 

 

En bref, il s’agit-là d’un album de grande qualité ! Bien sûr, devant une telle ambition affichée par Doja, il est normal que nous soyons critiques vis-à-vis des moments en dessous sur ce projet. En effet, en dépit de quelques très bons titres, on trouvera dommage que le reste de Planet Her ne donne pas l'impression d'un monde aussi étrange et singulier que celui que l’on retrouvait sur Kiss Me More.

Tom Rivière