Mais la nuit vient. Au fond de la voûte azurée
L'aile sombre du soir s'étend démesurée
L'ombre cache en croissant les pieds des arbrisseaux
Et je vois à la fois au ciel et sur les eaux
Dont sa courbe brillante argenté la surface
L'arc de ma bien-aimée étendu sur l'espace!
Je te conjure, ô nuit suave, qui descends
Sur les coteaux parmi les feux incandescents!
Vous, lacs transis, moirés de sinistres lumières
Je t'en conjure, je t'en conjure et toi qui ris dans les clairières
Grande nature, abri du chasseur indompté
Obéis-moi! Qu'un air chargé de volupté
Vole, et répande avec de magiques paroles
Le même embrasement, des ailes aux corolles!
Que tout aime! Que tout aime!
Silène, heureux magicien
Assembla ces roseaux selon son art ancien
La nymphe que les bois nomment avec mystère
Accourra par l'effet d'un charme involontaire
Au son de cette flûte. Éveillons ses accords
Rien. Là-bas c'est le bruit faible et mourant des cors
L'astre pâle apparaît; sa lueur magnétique
Scintille, et, comme l'aube au mur d'une prison
Blanchit ce cachot noir qu'ils nomment l'horizon!
Un parfum d'ambroisie inonde la ravine
C'est elle. Contiens-toi, mon àme!
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