La divine
Musique! Ravissant les monts aériens
Malgré moi ce doux bruit m'attirait, et je viens!
Personne. Ai-je rêvé? Que la nuit est brûlante!
D'où vient que regardant la nue étincelante
Je soupire? D'où vient que mes yeux furieux
S'épouvantent de voir les étoiles des cieux
Que je m'égare seule, ayant laissé mes armes
Et que, pâle d'horreur, je bois l'eau de mes larmes?
Je pleure ton parjure, infidèle Glaucé!
Le poison que je bois, c'est toi qui l'as versé
La haine est dans mon sein. Le feu qui me dévore
C'est le courroux. Hélas! pourquoi mentir encore?
Non, ce n'est pas la haine! toi, qui me poursuis
Quel es-tu? Connais-tu ma peine et mes ennuis!
Celle dont le glacier vierge était le royaume
Tremble, pâle victime éprise d'un fantôme
La vision, toujours!
Il est là, radieux, apaisé, triomphant
Oh! donner un baiser chaste à ce front d'enfant
Et mourir! Mon secret dans le bois qui frissonne
Restera. Qui jamais peut le savoir? Personne
Quant à lui, mon pouvoir empêche, si je veux
Qu'il ne s'éveille. O dieux! sur l'or de ses cheveux
Poser ma lèvre, et puis... Ah! qu'ai-je dit! ruisselle
Encor, source des pleurs, je suis une immortelle!
Fuyons. Je n'irai pas. Je ne veux pas. [Je suis
La divinité morne et farouche des nuits
Qui teint ses mains de sang en son mâle délire!
Fuyons. Je ne peux pas.]1 Non, mon cœur se déchire!
Eh bien, voile-toi donc, lumière! Voilez-vous
Flammes, clartés, flambeaux, regards du ciel jaloux!
Astres qui de l'azur brûlant fixez en foule
Sur moi vos yeux railleurs, éteignez- vous! Je foule
Aux pieds ma froideur sainte et ma divinité
Astres qui de l'azur brûlant fixez en foule
Sur moi vos yeux railleurs, éteignez- vous! Je foule
Aux pieds ma froideur sainte
Et pour me repentir j'aurai l'éternité!
Sur son visage l'ombre errante du platane
Rit. Ne t'éveille pas, divin enfant!
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