Quand vient la saison des pervenches,
Quittant la ville et ses faubourgs,
Tous les citadins le dimanche,
Dans leur banlieue s’en vont faire un tour
Chacun porte avec le sourire
Ses provisions dans un panier.
Avec le grand air qu’on respire,
On a toujours envie de déjeuner
Manger sur l’herbe,
Sur le gazon,
Parmi les gerbes de la moisson,
On met la nappe sur le terrain,
Et l’on attrape des tours de rein.
Courbant l’échine,
Pour se passer la galantine,
Le vin bouché,
Quel temps superbe,
Et quel repas frugal,
Manger sur l’herbe,
C’est un régal.
Quand on a bien fait la dinette
Sous la chaleur du grand soleil,
Le vin vous tourne un peu la tête,
On se sent alors pris de sommeil
En bras de chemise on se couche
Les yeux couverts de son chapeau
On dort en ouvrant bien la bouche
Et c’est tant pis quand s’oublient les oiseaux.
Dormir sr l’herbe
Sur le gazon,
Avec des gerbes
Comme édredon,
Y a des moustiques,
Y a des fourmis,
Tout ça vous pique
Jusqu’au nombril,
Des brins de paille,
Du foin coupé
Qui vous éraillent
Le bout du nez,
Le plus imberbe
A du poil à gratter,
Dormir sur l’herbe,
O volupté.
Oui mais le soir, quand vient la fraiche.
Qu’on est fatigué de dormir,
Les vieux parents vont à la pèche,
Mais la jeunesse a d’autres plaisirs.
Soudain, c’est derrière une meule
Que l’on entend des cris d’effroi,
Deux âmes n’en font qu’une seule.
Mais l’an prochain peut-être en feront trois.
S’aimer sur l’herbe,
Sur le gazon,
Parmi les gerbes,
Coussins profonds,
Dans la campagne,
Les gains pinsons,
Vous accompagnent
De leurs chansons,
Quand on se donne,
De longs baisers,
Le cœur fredonne
Le verbe aimer.
C’est un doux verbe,
A conjuguer toujours,
S’aimer sur l’herbe,
Ça c’est l’amour.
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