A La Claire Fontaine
Chansons Enfantines
paroles Chansons Enfantines A La Claire Fontaine

Chansons Enfantines - A La Claire Fontaine Lyrics

À la claire fontaine
M'en allant promener
J'ai trouvé l'eau si belle
Que je m'y suis baigné

Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai

Sous les feuilles d'un chêne
Je me suis fait sécher
Sur la plus haute branche
Un rossignol chantait

Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai

Chante rossignol chante
Toi qui as le cœur gai
Tu as le cœur à rire
Moi je l'ai à pleurer

Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai

J'ai perdu mon amie
Sans l'avoir mérité
Pour un bouquet de roses
Que je lui refusai

Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai

Je voudrais que la rose
Fût encore au rosier
Et que ma douce amie
Fût encore à m'aimer

Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai

À la claire fontaine
M'en allant promener
J'ai trouvé l'eau si belle
Que je m'y suis baigné
J'ai trouvé l'eau si belle
Que je m'y suis baigné


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Explications A la Claire Fontaine par Yassine Naoui

Publié le: 19/09/2022 17:00
À la claire fontaine est une chanson française traditionnelle écrite par un poète anonyme au XVème siècle. La chanson fut reprise par les Patriotes lors des insurrections de 1837-1838 au Canada et durant la guerre de sept ans par les soldats canadiens. Elle fut désigné comme hymne nationale de la Nouvelle-France.

1 ) Préambule

Quand je repense à ma très petite enfance je me souviens de mon salon qui me semblait
immense, un balcon ouvert qui laissait passer les rayons de soleil persistant durant ses 3
grands mois de vacances d’été. Et surtout de cette musique « la claire fontaine 1 ».
Une mélodie que je n’oublierai jamais, relaxante, douce et marquant à jamais mon histoire.
Aujourd’hui, je suis âgé de 20 ans, mais pourquoi est-ce que cette musique m’importe
toujours autant ? Que ce cache-t-il derrière cette comptine au première abord si naïve et
enfantine ?
Nous allons à travers une analyse littéraire linéaire, puis à travers quelques interprétations et
questionnement sur cette comptine monter à quel point « a la claire fontaine » est la plus
grande comptine que l’histoire est pu porter et qu’elle ne relève en réalité rien de naïve ni
d’enfantin.

2) Analyse linéaire

« À la claire fontaine »

Nous commençons par ce qu’il a de plus beau, de plus pure, de plus existentielle : l’eau.
Cette eau est décrite comme claire, laissant paraitre la transparence et la naïveté de la
jeunesse. « Fontaine » Ici, nous amène à une notion de mouvement, ce n’est pas seulement
de l’eau mais un mouvement perpétuel qui ramènera sans cesse l’eau d’en bas jusqu’en
haut. Et une fois arrivée tout en haut, a son apogée, l’eau retombe. Une parfaite métaphore
du cycle de la vie qui nous amènera tous au chemin de la mort.

« M’en allant promener »

L’insouciance de la jeune fille est montrée, à la vue de l’eau pure aucune question n’est
posée par les enfants. Très loin de monde vicieux et toxique de l’adulte, ici nous ne pensons
à rien car fontaine = bon = envie de jouer, se promener.

« J’ai trouvé l’eau si belle, Que je m’y suis baignée. »

Ce passage confirme l’idée précédente. Nous sommes dans le monde de l’enfant, un monde
naïf, insouciant, très loin du mauvais.

« Il y a longtemps que je t’aime »

Nous arrivons au moment phare de la chanson. La petite fille dit aimer une personne depuis
longtemps. L’autre personne ne semble donc ne pas être au courant de cet amour, pourquoi
ne pas déclarer cet amour ? Car l’amour est ce qu’il a de moins rationnelle et les pourquoi
n’y feront rien. Nous ne savons pas, et nous ne comprendrons pas les raisons que la petite
fille pourrait avoir.

« Jamais je ne t’oublierai. »

Cette phrase pouvant raisonner dans des milliards de cœurs, nous sommes au plus haut
sommet des émotions, la fille dit qu’elle n’oubliera jamais cette personne. Nous avons une
promesse d’amour des plus profonds, un amour inarrêtable, un amour infini, perpétuel et
personne ne pourra y mettre fin même pas les autres, même pas le temps, même pas la
mort.

« Sous les feuilles d’un chêne, Je me suis fait sécher »

La petite fille semble en protection « sous les feuilles », l’ambiance est calme, le « chêne »
témoigne d’un endroit paisible et tranquille. La petite fille se sèche après s’être baigné dans
la douce fontaine.

 

« Sur la plus haute branche, Un rossignol chantait. »

Jusqu’à présent nous étions sous le prisme de la petite fille, nous ne voyons que son
bonheur, le calme. Cependant, le « rossignol », ici, va venir nous donner une autre
focalisation, en effet, en voyant le rossignol, la petite fille va penser à « l’autre » au monde
extérieur et plus seulement a soi. Le « rossignol » représente la vrai vie, extérieure à notre
bien-être égoïste.

« Chante, rossignol, chante »

Les premières paroles de la petite fille expriment une injonction. L’ordre est cependant ici
positif, il amène seulement le bien. La petite file souhaite le bonheur du rossignol et va
jusqu’à lui obliger d’être heureux et de continuer à chanter. La petite fille a grandement
conscience de la chance que le rossignol a de chanter. Être heureux est une chance.

« Toi qui as le cœur gai, Tu as le cœur à rire »

Cette scène pourrait sembler insignifiante, mais un rossignol qui chante et la petite fille
arrêtes toutes ses actions pour se consacrer uniquement à ce rossignol mais surtout à ce
qu’il représente : le bonheur et la joie. Nous pouvions penser que la petite fille l’était mais
son acharnement sur le rossignol heureux nous montre que cette scène est très particulière
pour elle, elle ne semble pas partager cette joie.

« Moi, je l’ai à pleurer »

Nous pouvons enfin comprendre la focalisation sur le rossignol. La petite fille aimerait être
aussi joyeuse que le rossignol. Nous pouvons remarquer que la petite fille n’est pas
seulement triste à en pleurer. Elle dit avoir le cœur qui pleurs, nous sommes en présence
d’une situation de tristesse incontrôlable. C’est son cœur qui est triste, elle est donc dans
une fatalité ou elle ne peut rien faire et ne contrôle pas cette tristesse.

« J’ai perdu mon ami »

L’une des phrases phares de cette comptine. La petite fille a perdu son ami. Son ami est
mort et cela semble être la raison de sa peine. Elle qualifie cette mort comme une perte, elle
a donc perdu quelqu’un qui était présent, auprès d’elle. La mort est source de tristesse par la
perte qu’elle laisse aux vivants.

 

« Sans l’avoir mérité »
La petite dit ne pas l’avoir « mérité ». Les morts ne sont plus présents pour ressentir la peine
a l’inverse des vivants qui eux sont toujours là pour pleurer les morts. Cette mort n’est pas
méritée selon elle, elle ne comprend pas pourquoi autant de peine lui est infligée, pourquoi
autant de tristesses lui sont données. Elle ne l’a pas choisi, cette situation révèle de
l’injustice, du non-choix. Elle est condamnée à être triste.

« Pour un bouquet de roses, Que je lui refusai »

Nous arrivons à la résolution du mystère de la mort de son ami. Son ami s’est en réalité
suicidé après que la fille lui ait refusé un bouquet de fleurs. Son ami semblait l’aimer et a
voulu exprimer son amour a travers ce bouquet. Le suicide de cet ami, nous montre que son
amour était inimaginable, extraordinaire. La peine qu’il a dû recevoir après ce refus fut
tellement grande que plus aucune raison ne lui donnait raison de vivre. Il se retrouva alors
sans raison de vivre et mis fin à ses jours.

« Je voudrais que la rose, Fût encore au rosier »

La fille nous exprime son unique souhait. Remonter dans le temps, arriver au moment où elle
pouvait agir autrement, revoir la rose et pouvoir l’accepter. Ce choix, cette action pouvait lui
sembler non essentiels mais il a en réalité tué son ami. Aujourd’hui, seul, elle ne pense qu’à
ça, elle est obnubilée par cette idée, pouvoir revenir en arrière.

« Et que mon doux ami, Fût encore à m’aimer »

Son ami est « doux ». La petite fille se rends compte qu’elle éprouve de l’affection a son
« ami » cependant elle l’a su trop tard. Elle est prise d’un énorme regret, au point que son
unique raison de vivre devient d’avoir la possibilité de retourner dans le passé afin d’accepter
cette rose. Exprimer son affection a cet ami et lui éviter la mort.


3 ) Interprétations :

L’Irrationalité de la petite fille, preuve d’un amour sans raisons ?

La petite fille ne voulait pas au premier abord de la rose de son ami, soit, elle ne voulait pas
de l’amour de son ami. Nous ne pouvons savoir si ce choix est justifié, réfléchis ou non.
Cependant nous apprenons plus tard que la petite fille était en réalité amoureuse elle aussi
de son ami, elle souhaiterait plus que tout, pouvoir remonter dans le temps pour accepter sa
rose.
Nous sommes alors confrontés à une situation pouvant avoir deux explications :

 

- La petite fille ne connait pas ses envies. -
La petite fille n’avait pas pour but et objectif de penser à ses envies, aimer son ami ou pas, elle
ne s’est même pas posé la question. Nous sommes alors en présence d’un fort manque empathie
et une non-volonté intellectuelle. La fille n’accordait simplement pas d’importance à cette rose, à
ce garçon et mets en action sa réflexion et son intellectuel seulement là où elle le souhaite.
- La petite fille est irrationnelle. -
Nous savons que la raison nous permet de contrôler nos désirs, cependant ici la petite fille de
suit pas ce chemin-là. En effet, la petite fille préfère inconsciemment ou non, suivre ses désirs en
premier lieu. En suivant ses désirs d’abord, elle se retrouve sans raison

Nous pouvons en conclure que le monde n’est pas régi par la rationalité. Tout ce qui existe
n’est pas rationnelle, encore plus lorsque l’on parle d’un sujet comme l’amour reposant
majoritairement sur les émotions et désirs. L’ami lui aussi a pu faire preuve d’irrationalité en
offrant son amour a une personne irrationnelle, donc en prenant le risque de voir sa
proposition refusée sans aucune raison potentielle malgré le fait que la petite fille l’aimait
aussi. Son irrationalité est finalement confirmée par son suicide montrant que ses émotions
prenaient le dessus tout comme la petite fille.
Nos deux personnages sont alors atteints d’irrationalité lorsqu’ils sont confrontés à la
question de l’amour.
Cherchez cette rationalité partout alors qu’elle est parfois inexistante peux nous emmener à
notre perte ou a la folie, car il est impossible de trouver l’introuvable.

La quête de choix, source de malheur ?

Nous pouvons voir à travers cette histoire que tous les choix aussi insignifiants sont-ils,
peuvent être des plus important. La petite fille en refusant la rose a provoqué la mort de son
ami. Elle ne connaissait pas les potentiels conséquences de son refus, ne savait pas ce qu’il
pouvait arriver, cependant elle a fait ce choix.
Ne nous connaitrons pas toujours toutes les conséquences de nos choix, sinon la vie
parfaite pourrait exister. Nos choix relèvent alors du mystère et nous devons seulement
essayer de choisir les meilleurs.
Choisir les meilleurs car les choix permettent d’ouvrir les chemins de la vie. Un petit choix
peut être à la source de deux vies complètement différentes.
Ils composent alors nos quotidiens nos vies et déterminent notre destin.
Durant nos vies, nous sommes au fur et à mesures des années confrontées à de plus en
plus de choix, passant d’un jeune n’ayant pas de choix à faire, à un adulte qui se voit
constamment devoir choisir. Nous pouvons alors trouver une corrélation inverse entre le
nombre de choix détenu et le bonheur. Plus nous avons de choix à faire moins nous serons
heureux. Si l’ami n’avait pas offert cette rose a la petite fille, alors la petite fille n’aurait pas à
faire de choix et donc nous aurions évité la peine éternelle de la petite fille et le suicide de
son ami. Les choix impliquent une responsabilité bien qu’ils soient preuve de liberté.
Choisir c’est être libre mais les choix nous rendent malheureux donc la liberté ne serait pas
source de bonheur et choisir nous détruirait.

L’amour un risque éternelle ?

Après nous être concentrer sur le choix de la petite fille d’accepter ou de refuser l’amour de
son ami. Nous allons à présent montrer son non-choix et la fatalité de son destin. En effet
qu’elle accepte ou non la rose, la petite fille ne peut pas choisir la réaction de son ami.
Qui aurait pu imaginer que le simple refus d’une rose provoquerait un suicide ?
Ainsi l’amour ne dépend pas de nous, nous ne contrôlons pas l’amour.
Nous ne contrôlons pas notre bonheur via l’amour car nous n’avons pas le contrôle de
l’autre.
Nous avons beau aimer du plus profond de notre être, tout faire à la perfection, il suffit que
l’autre n’aime plus pour que tout soit finis et qu’il n’y est plus d’amour.
Notre bonheur réside dans ce que l’on contrôle, et notre malheur dans ce que nous ne
pouvons pas contrôler.
Nous ne pouvons pas contrôler ni avoir main prise sur l’amour, donc l’amour est risque de
malheur.
Il nous reste plus à savoir si nous sommes prêts et voulons prendre ce risque.

Un chant patriote ?

Avant d’être l’une des cantines la plus connus de France « a la claire fontaine » a été chanté
pour la première fois par les soldats canadiens durant l’occupation anglaise. Ce chant
deviendra ensuite l’hymne nationale de la Nouvelle-France.
La claire fontaine représenterait le fleuve Saint-Laurent, fleuve traversant le territoire de la
Nouvelle-France. La chanson exprimerait leurs amours et leurs patriotismes en qualifiant
leurs territoires de clair, beau, et paisible.
« Jamais je ne t’oublierai » ici, la chanson parlerait de la Nouvelle-France. Les soldats en la
chantant exprimerai leurs amours et attachement sa leurs pays.
La petite fille dit ne « jamais oublier » son ami malgré sa mort, laissant transmettre un soldat
disant qu’il n’oubliera jamais son pays, son devoir, même s’il fallait y laisser la vie.
« La rose » quant à elle est l’emblème des Anglais, ainsi la petite fille refuse la rose, comme
pour les soldats qui refusent l’occupation et la présence des Anglais malgré leurs potentiels
offrandes
Les soldats ont aussi un « cœur à pleurer » car ils sont en situation de guerre contre les
Anglais.
Devenue l’hymne de la Nouvelle-France, elle devient ensuite un chant de liberté pour
plusieurs peuples opprimés.
Le patriotisme au-delà de tous ses aspects est l’amour pour son pays. Et cette comptine a
travers son histoire est une déclaration d’amour.

 

Martin Mutel