Rien ne dit que tu ne viendras pas
Hanter jusqu’aux champs voisins
Dix hivers ne me tomberont pas facilement des mains
Remarque que je ne veux ni te perdre ni ta perte ni rien
Seulement oublier un peu le poids de ta main
Partout le silence a pris comme on dit du galon
Des congères de silence sous des lits de liseron
L’herbe a déjà repoussé sous la neige amassée
Viendra la saison qui verra les merles rechanter
J’ai voulu te porter
Bien
J’ai voulu te porter
Bien
Je suis venu tout seul
Et puis je n’ai que ces mains
Je suis venu seul
Une chemise et ces mains
Ces mains
Parmi les jours tombés dans les ravines il y a
Diverses qualités de jour, de nos jours je crois
Et bien que j’ai le bras gourmand le temps et tout ça
Je ne vois rien d’autre dans les ravines qu’un tas
Une cathédrale de gestes empilés sans penser
Qui n’a pu que pousser jusqu’à se laisser pencher
Pauvre grue
Je dis pauvre grue
Quelle grue t’a montée
Je dis quelle grue t’a montée
J’ai voulu te porter
Bien
J’ai voulu te porter
Bien
Je suis venu tout seul
Et puis je n’ai que ces mains
Je suis venu seul
Une chemise et ces mains
Ces mains
Je me passe très bien de condition de chapeau
Je ne regarde pas mon voisin serait-ce un chien de haut
Qu’il y eut une forêt dessous cette ville immense
Voilà qui me fait une bien belle jambe tu penses
Jusqu’à l’endroit inconnu où se versera la vie
La nuit envahit tout
Paroles
Poumons
Pays
Je saisis quelque chose
Cette chose se hisse
A peine au rang d’une lueur
Tapie dans les abysses
J’ai voulu te porter
Bien
J’ai voulu te porter
Bien
Je suis venu tout seul
Et puis je n’ai que ces mains
Je suis venu seul
Une chemise et ces mains
Ces mains
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