Clairsemés dans la moisson verte,
Les pavots la vont rougissant
Comme des piqûres ouvertes
Au cou d’un animal puissant.
Le vent qui roule son haleine
Sur le flot onduleux du blé
Fait haleter toute la plaine
Comme un boeuf au soc attelé.
O vaillante bête, ô nature,
Sous l’aiguillon qui te torture,
Voici que le printemps nouveau
Fait perler à ton flanc superbe,
Au travers de ta toison d’herbe,
Les gouttes de sang du pavot !
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