Il pleut, Paris fait sa Brussel
C’est la nuit, tous les chats sont troubles
Y a pas assez d’étoiles dans l’ciel
Pour ça, tu veux les boire en double
Tu titubes, vêtu faut voir comm’
Comme un as de piqu’, rue Descartes
Un nuage au parfum d’opium
S’effiloche dans ton écharpe
Monsieur Verlaine, un dernier blanc
Pauvre Lelian
Plus de Verlaine, du vers cassé
À balayer côté impair
Un train à bestiaux est passé
Jeune homme déjà si grand-père
Sonné au sommet de son art
Paraît qu’on lance une battue
Au cul des derniers communards
Le train à bestiaux s’est perdu
En meuglant dans le soir sanglant
Pauvre Lelian
Verlaine aux abonnés absents
Chez lui, si l’bonheur vient frapper
Le concierge avé son accent
Dira « l’poète s’est absinthé »
Partir tousser jusqu’à la Butte
Voir un maqu’reau un peu bohème
Et qui sait lire et prête sa pute
Contre un lamentable poème
Garnement aux cheveux si blancs
Pauvre Lelian
Pour aujourd’hui, oh, des broutilles
Juste un baston dans les faubourgs
Un critique de pacotille
Y a des nuits où c’est pas ton jour
Demain, bah, demain y faudra
Se serrer la petite ceinture
Chez Margot, on dîn’ra d’un rat
Tout le reste c’est garniture
Y a des jours, c’en est humiliant
Pauvre Lelian
Paris, il pleut des harengs saurs
C’est toi ou le trottoir qui boite ?
Quel est cet empaffé qui tord
La rue qui paraissait si droite ?
Choisir « pas choisir » c’est un choix
C’est ainsi, se foutre à la porte
De soi-même, mourir de soi
Nom de Dieu, être en quelque sorte
Son premier et dernier client
Bon vent Lelian
Bon vent Lelian
Bon vent Lelian
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