L’ancien rappeur du Panama Bende est de retour avec cet album, Phantom. Cet album sera le premier projet en solo d'Aladin 135, mais n’oublie pas bien entendu de bien s’entourer sur quelques titres. Il compte ainsi des collaborations intéressantes notamment aux côtés de Laylow ou même dans un tout autre registre, de Hooss.
Cette punchline, on la doit à PLK, l’acolyte historique d’Aladin 135, en tant qu’ils étaient tous deux membres du collectif de rap Panama Bende. Un featuring familial donc, qu’ils ne manquent pas de rappeler, notamment avec ces quelques mots. L’occasion de souligner que les proches d’Aladin occuperont toujours une place particulière pour lui, qu’il honore par ce featuring.
Avec ce titre qui ne manque pas de nous rappeler le fameux Kiétu de Damso dans les lyrics, Aladin fait le loveur dès l’introduction, dans des airs mielleux pour donner la couleur de l’album. Un pragmatisme, voire un certain pessimisme émane évidemment de ces quelques mots, une guerre plus accessible qu’une paix, qui de fait deviendrait moins intéressante que la guerre. Une belle inversion des valeurs pour montrer la contradiction du monde.
Malheureusement pour Aladin, il n’est pas rare qu’il se fasse voler la vedette par ses collaborateurs. Et ce featuring avec Laylow en est le témoin le plus éloquent. C’est assez peu étonnant en vérité, car ce dernier est véritablement le phénomène de l’année 2020, et a un véritable univers, que ces paroles illustrent plutôt bien : un vocabulaire très digital, très numérique, propre à l’esthétique instaurée par Laylow.
« J'suis devant 4 000 personnes mais j'suis seul comme le lion »
La qualité de cette punch découle de cette belle image du lion à double sens : il est seul face à tous, il se donnne en spectacle comme une bête de foire, et d’autre part son entourage est certes riche mais il n’en demeure pas moins seul. La célébrité ne donne pas de vrais amis, et ça, Aladin l’a vite compris.
« Je suis plus dans le fond que la forme, à part pour les femmes après que j'ai bu 5-6 rre-re »
Cette punchline explicite mieux que toute autre l’état d’esprit de l’album d’Aladin 135. Ce « phantom », qui n’existe qu’en pensée et non en enveloppe corporelle, et qui perd toute cette profondeur spritiuelle sous substance ou sous alcool lorsqu’il est question de séduire quelques femmes. Il met quelque part en exergue la superficialité et l’hypocrisie des relations entre les femmes et les hommes, avec l’existence de certains - dont lui-même - uniquement à travers ce prisme. Au moins, c’est assumé.