Des cris raisonnent dans la cour, les mômes s'écartent
Même les joueurs aux petits paquets se couchent et laissent tomber les cartes
Les mères hurlent, les poussettes se renversent
Aujourd'hui c'est du plomb qui tombe dans l'averse
Du plomb c'est ça sur le dos du quartier qui pèse
Tu veux comprendre ce système suit le trajet du pèze
On a bâti une statue sur la tombe des valeurs
Et nous voilà des milliers de témoins choqués de ces malheurs
Il doit avoir pas plus de 20 ans
Il gît, allongé sur le dos les yeux perdus dans le ciel
Le trottoir maculé de sang, alors que les détonations raisonnent encore
Des noms circulent sur les lèvres, personne ne le crie haut et fort
Puis ses amis arrivent en courant sur la scène
On a du mal à distinguer la peine de la haine
À peine une minute après les sœurs et la mère
Et les cris sortis du cœur déchirent l'air
Les flics suivent et commencent à tout boucler
Ils poussent les gens du quartier qui se sont attroupés
Au fond ils comprennent tous ces fléaux qui nous accablent
Ils sont comme nous, ils relèvent les scores macabres
On ne peut rien y faire à part noter le changement
D'ici-bas on subit les lois de l'étranglement
Les demains qu'ils dessinent ne m'arrachent pas un sourire
Laisse-moi chanter la triste ballade pour une belle en train de mourir
Mais combien de fois je leur ai dit
Ce qui allait se passer si la corde se raidit
Quand on ne donne rien et que tous les espoirs avortent
Ils vont défoncer les portes, tout vous prendre par la force
Quand les projets sont faits pour contenter les attentes d'une élite
Qui ne voit en nos enfants qu'un tas de débiles
Qu'un tas de crétins incapables d'aimer l'art
Nous voilà dans les débats indémêlables
C'est vrai ça fait mal, 12 ans de culture de merde
Si bien qu'ils veulent briller et devenir riches et célèbres
Mais sans diplôme, sans savoir, sans repère, sans fun
Ils arrivent à leur but avec la drogue et les guns
En face, c'est enveloppes, gros billets
La ville tombe dans les mains des gros de l'immobilier
À part ça rien ne change dans la vie de nos quartiers
C'est les années 80 avec plus de murs en papier
Plus d'ambition, seul modèle à imiter
Postuler à la mairie et gratter l'invalidité
Le démon sur les langues dans un habit de martyr
Maintenant y a peu de choses qui me retiennent de partir
Papa est aux cieux depuis ce foutu mois d'octobre
Et je sens trop l'amertume envahir toute ma garde robe
Faire changer les choses, plus difficile à faire qu'à dire
Quelques-uns disent n'importe quoi, beaucoup entrent dans le délire
Ça finit dans l'isoloir à voter pour l'autre garce
Un QI de canard, je suis entre fuck MARS et love MARS
Dis-moi comment mener ma barque ?
J'ai juste stoppé les conneries avant que des gros benêts m'abattent
La musique c'est mes tripes et tu es mon berceau ma belle
Excuse-moi si je la joue perso
Je t'ai écrit ces quelques mots pour tous nos bons souvenirs
Ça s'appelle Ballade pour une belle en train de mourir
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