À peine sorti de pison, le rappeur 6ix9ine s’empresse de s’impliquer à nouveau dans sa carrière musicale. Sans une seconde à perdre donc, il sort son nouvel album TattleTales. Le personnage on ne peut plus clivant risque donc de faire parler de lui avec ce nouveau projet.
La prison a visiblement été source d’inspiration pour le rappeur, puisqu’il introduit son album avec Locked Up aux côtés d’Akon, qui est en fait une reprise du titre du chanteur Lock Up, datant de 2004. On le retrouve également sur la fin de l’album sur Leah, à l’instru aux basses marquées - ayant tendance à happer les artistes.
Tutu est un son on ne peut plus festif, car 6ix9ine, quoiqu’on puisse critiquer le concernant, a le don de créer des titres qui ambiancent et sonnent idéalement pour les soirées. Si son flow est moins surprenant que son style, l’instru elle apporte une touche particulière qui donne tout l’intérêt au morceau. Il a profité de la sortie de son album pour présenter également le clip de ce titre, qui cumule déjà plusieurs millions de vue à seulement quelques heures de sa sortie. Le visuel, à son image, est provocateur, entouré de femmes aux formes marquées, saupoudrées de vermicelles multicolores.
Gooba était déjà sorti en single, et il faut dire que l’on retrouve mieux le rappeur et son style sur ce titre. Le morceau, explosif au possible, a initialement pour ambition de simplement provoquer. Déchaîné sur l’instru, 6ix9ine ne pèse pas ses mots dans un kick qui ressemble plutôt à des hurlements. Beaucoup avaient détesté ce titre tant il est particulier, mais les adeptes de ce genre de titres sauront l’apprécier pleinement.
Trollz est un titre particulier dans sa conception : l’artiste a certes convié Nicki Minaj à poser avec lui, mais il semblerait parfois adopter une versatilité surprenante, à tel point que l’on croirait à un deuxième invité sur le titre. Etonnamment calme dans un premier temps, mais suffisamment porté par le beats pour ne pas tomber dans l’ennui, il reprend ses hurlements sur un second couplet, là où on le reconnait mieux, avant de laisser Nicki Minaj poser un long couplet.
« Niggas act dumb, wanna act dumb dumb/ Tell 'em don't act dumb 'cause I'm dumber »
Punani est un titre destiné à ambiancer des clubs uniquement. Sans grand intérêt artistique, le morceau est néanmoins explosif au possible et c’est sans doute tout ce qu’on attend d’un titre de fête. On se permettra cependant de souligner le caractère absolument absurde de certaines paroles… 6Ix9ine assume pleinement sa débilité, et tient à rester le roi des imbéciles. Du jamais vu jusqu’alors.
Ava n’a rien en rapport avec les autres morceaux de l’artiste : à la place de ses hurlements sur instru explosive, on a droit à un chant mielleux autotuné sur une instru à la guitare, idéale pour un ride en voiture. Il faut dire que le son est plutôt bon, et plus agréable à écouter que les précédents. Certes on ne sautera pas dessus en soirée, mais il se glissera avec aisance dans les écouteurs de chacun.
En somme, l’album de 6ix9ine est un condensé d’explosion constante. L’énergie du rappeur ne connait aucun repos, mais rend donc ses titres limités au seul contexte d’une écoute en soirée. Seule l’outro de l’album nous ramène au calme après cette tempête, et cette touche là est assez satisfaisante pour être soulignée.