ODE IV TRADUITE D'HORACE
L’âpre hiver se dissipe aux souffles printaniers,
La barque oisive au flot se livre ;
L’étable et l’âtre enfin lâchent leurs prisonniers
Et le pré n’est plus blanc de givre.
Sous la lune déjà Vénus conduit le choeur ;
Aux Nymphes les Grâces décentes
Se mêlent dans la ronde, et Vulcain, plein d’ardeur,
Souffle ses forges rougissantes.
C’est le temps d’entourer son front de myrtes verts
Ou de fleurs qu’avril renouvelle,
Et d’immoler à Faune, aux bois d’ombre couverts,
Le bouc ou, s’il lui plaît, l’agnelle.
La pâle Mort, d’un pied égal, heurte taudis
Et palais. - O Sextius, songe
Combien les longs espoirs sont à l’homme interdits.
La Nuit et les Mânes, mensonge,
Et la cour de Pluton te réclament. Là-bas
Les dés ne font plus de monarque,
Et l’on n’admire plus le tendre Lycidas,
Que la vierge déjà remarque.
1866