O Gérard, si mes vers sont dignes d'être lus
Par la postérité curieuse et ravie,
Ton nom resplendira parmi ceux qu'on envie,
Toujours plus jeune après les âges révolus.
Grâce à toi seul, je vois les arbres chevelus
Et les cieux, et les biens auxquels Dieu nous convie.
Sais-tu combien de fois tu m'as rendu la vie?
Moi, sans être oublieux, je ne m'en souviens plus.
Mais elle te bénit, celle qui la première
A jeté dans mon âme une pure lumière
Et qui fait un bonheur de mon adversité,
Quand elle voit, charmant dans sa métamorphose
Et par tes soins heureux, vivant, ressuscité,
Notre Georges riant, et beau comme une rose!
Lundi 22 mars 1875.