Et vous m’apporterez des fleurs… oh ! pas en perle
Et pas de gerbe riche au feuillage important !
Mais, imprégné d’un chant de fauvette ou de merle,
Un vrai bouquet cueilli dans un buisson chantant ;
Un bouquet d’aubépine ou de jacinthe blême
Dont le parfum vous fit retourner en passant ;
Un vrai bouquet que vous aurez cueilli vous-même,
Et que vous porterez vous-même en pâlissant.
Oui, je veux ce bouquet de cette étrange sorte…
Car le plus beau bouquet qu’il se peut que l’on porte,
C’est celui dont on perd des fleurs sur le chemin,
Et qu’on apporte, un peu défait, au cimetière,
Et qu’on dépose, éparpillé, sur une pierre,
Parce qu’on le portait d’une tremblante main.