À Théophile Gautier, poète.
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Non ! rendez-moi mon bachelet ;
Mon humble cœur est son varlet !
Sèche tes pleurs, fille adorée.
Tu peux puiser dans mon trésor ;
Veux-tu brillera la vesprée ?
Prends tous ces velours et cet or !
Non ! rendez-moi mon bachelet ;
Mon humble cœur est son varlet !
Peux-tu préférer, ô ma fille !
Ce tant pauvret à d’Archambault,
Dont l’estoc près du trône brille,
Et qui même nu roi parle haut.
Non ! rendez-moi mon bachelet ;
Mon humble cœur est son varlet !
Il a trois châteaux en Touraine,
Deux dans le Rhône se mirant.
Tu serais grande suzeraine,
Tu brillerais nu premier rang.
Non ! rendez-moi mon bachelet ;
Mon humble cœur est son varlet !
On te rendra partout hommage,
Partout ! comme on le fait au roi,
Les vassaux baiseront la plage
Où passera ton palefroi.
Non ! rendez-moi mon bachelet ;
Mou humble cœur est son varlet !
Ainsi, tu brave honneurs, famille,
D’Archambault, mes vœux !… sans détour,
Écuyers ! qu’on traîne ma fille
Aux oubliettes de la tour !
Non ! rendez-moi mon bachelet ;
Mon humble cœur est son varlet !