Ça trouillote !
INCONNU.
Surtout vive l’amour ! et bran pour les sergents.
RÉGNIER.
Oiseaux ! oiseaux que j’envie
Votre sort et votre vie !
Votre gentil gouvernail,
Votre infidèle pennage,
Découpé sur le nuage,
Votre bruyant éventail.
Oiseaux ! oiseaux ! que j’envie
Votre sort et votre vie !
Vos jeux, aux portes du ciel ;
Votre voix sans broderie,
Écho d’une autre patrie,
Où notre bouche est sans fiel.
Oiseaux ! oiseaux ! que j’envie
Votre sort et votre vie !
Sans besoin et sans arroi ;
Sans ambition qui ronge ;
Sans bastille où l’on vous plonge ;
Sans archevêque et sans roi !
Oiseaux ! oiseaux ! que j’envie
Votre sort et votre vie !
Sans nobles, sans conquérants ;
Sans juges à coeur aride ;
Sans famille qui vous bride ;
Et sans héritiers riants !
Oiseaux ! oiseaux ! que j’envie
Votrç sort et votre vie !
Sans honteuse volupté ;
Sans conjugaux esclavages ;
Francs ! volontaires ! sauvages !
Vive votre liberté ! ! !
Oiseaux ! oiseaux ! que j’envie
Votre sort et votre vie !
Au cachot, à Écouy, près les Andelys, 1831.