Les autres sont des gens,
Les autres sont des femmes,
Les mains pleines d’argent,
Pleine de bonheur, l’âme.
Moi, je suis dans le bois
Qui ne sait, une Source,
Je suis l’Eau que ne boit
Personne dans sa course.
Je suis l’Eau qui jaillit
De l’ombre. La tendresse
Qu’au secret des taillis
Emporte sa détresse.
L’Eau née avant le jour,
Pour qu’au sec de la terre,
À son limpide amour
Un coeur se désaltère.
L’Eau pâle qui, plus tard
Que le soir coule encore.
L’Eau de pauvre regard
Dont chaque larme implore.
Je suis l’Eau d’aujourd’hui
Et demain qui ruisselle
Pour rejoindre celui
Qui n’a pas besoin d’elle.
Je suis l’Eau qui se perd,
En vain vive, en vain pure,
En vain bonne, à travers
De trop seules verdures.
Je suis celle qui court
Pour qu’enfin son Eau meure,
La Source qui toujours
Aura soif et qui pleure.