A Catulle Mendès.
La jeune fille nazaréenne amoureusement rêve
Elle rêve aux exploits sans pareils
De l’admirable Jéhovah.
C’est lui dit-elle dans son coeur tremblant -
Qui exhaussa
Par la seule force de son Verbe
Les murailles d’azur qui supportent son ciel.
C’est lui qui enchaîna la mer farouche
La mer gémissante éternellement
La mer écumante de sa révolte vaine.
C’est lui dit-elle dans son coeur brûlant -
Qui délivra
Son peuple choisi de la dure peine
Au pays d’Egypte, au pays d’exil,
Et c’est son invincible valeur qui triompha
Des Amalécites ennemis de son nom glorieux.
* *
La jeune nazaréenne amoureusement rêve
Et le poids accablant
D’une Humilité surhumaine
Fait incliner son front charmant
Or, l’Ange annonciateur paraît à ce moment
Et lui dit: “ Salut, Marie,
Dans tes flancs tu porteras ton Dieu. ”