A Paul Arène.
Dansez la Pavane au rythme câlin,
Somptueuses dames en vertugadins
Galamment offrez votre douce main
Aux beaux chevaliers.
Tournez lentement, tournez tendrement,
Comme en lassitude de folles nuictées,
Promenez vos traînes richement brodées
En cadence grave promenez vos traînes
Et puis sans fléchir vos tailles hautaines
Royalement saluez.
Tournez lentement, tournez tendrement
Cependant que sous le vertugadin
Votre coeur sanglote en peine cruelle.
Car devant vos fenêtres mêmes ce matin
Après un dernier baiser sur vos seins
Votre amant tomba sous la dague mortelle
D’un traître spadassin.
Dansez la Pavane au rythme câlin
Cependant que flambent les bûchers du Saint-
Office, et que pleurent les psaumes de Calvin.