Du haut du ciel profond, vers le monde agité,
S’abaissent les regards des âmes éternelles :
Elles sentent monter de la terre vers elles
L’ivresse de la vie et de la volupté ;
Les effluves d’en bas leur dessèchent les ailes,
Et, tombant de l’éther et du cercle lacté,
Elles boivent, avec l’oubli du ciel quitté,
Le poison du désir dans les coupes mortelles.
Pourtant, dans leur exil, un reflet du ciel bleu
Les remplit du dégoût des choses passagères ;
Mais c’est par la douleur qu’on franchit les sept sphères ;
L’initiation, qui fait de l’homme un dieu,
La mort en tient les clefs ; le sacrifice épure,
Et le sang rédempteur lave toute souillure.