Au beau pays de l’or quel attrait vous enchaîne,
Vous, la plus fraîche fleur de nos cercles aimés,
Vous qu’on ravit un soir à nos regards charmés,
Et qu’on devait nous rendre à la saison prochaine !
Qui sait ? Peut-être, hélas ! qu’en ces lieux embaumés
Où le jour est si pur et la nuit si sereine,
Et puis où vous régnez sans doute en souveraine,
Vous oubliez un peu nos cieux moins parfumés.
Oh ! revenez ! ― Là-bas, sur ces rives fleuries,
Plus doux sont les parfums, plus vertes les prairies,
Les bosquets plus touffus, les échos plus charmants ;
Les oiseaux plus dorés ont la voix plus étrange…
Mais ici l’on soupire à votre cher nom d’ange :
Nos climats sont plus froids, mais les cœurs plus aimants