Avant tout, mes enfants, soyez bons : la bonté,
C’est le sceptre devant lequel tout genou plie.
Travaillez : le bonheur n’est jamais acheté
Que par le noble orgueil de la tâche accomplie.
Pardonnez : le pardon, c’est la paix ennoblie
Par les justes dédains d’une sainte fierté.
Elle n’existe plus l’injure qu’on oublie ;
Ignoré, le méchant n’a jamais existé.
Pardonnez, travaillez, soyez bons ! qui peut dire
Ce que vaut quelquefois l’aumône d’un sourire ?
Notre âme est un oiseau qui, hardi dans son vol,
A besoin d’horizon serein et diaphane :
Toute pensée amère, ou perverse, ou profane,
Comme un fil ennemi retient son aile au sol