Ce tresor que j'ay pris avecques tant de peine
Je le veux avec peine encore conserver,
Tardif a reposer, prompt a me relever,
Et tant veiller qu'en fin on ne me le suprenne.
Encor que des mes yeux la garde plus certaine
Aupres de son sejour ne te puisse trouver,
Et qu'il me peut encor en l'absence arriver
Qu'un autre plus prochain me l'empoigne et l'emmaine.
Je ne veux pas pourtant me travailler ainsi,
la seule foy m'asseure et m'oste le soucy:
Et ne chanera point pourveu que je ne change.
Il faut tenir bon oeil et bon pied sur ce point,
A gaigner un beau bien on gaigne une loüange,
Mais on en gaigne mille à ne le perdre point.