Quelquefois les chevaux vont caparaçonnés
De drap d’or et d’argent, richesse inestimable ;
Toutefois, arrivés en la fumante étable,
On leur ôte l’habit duquel ils sont ornés.
Et ne leur reste rien sur les dos étonnés
Que lasseté, sueur et plaie dommageable
Dont l’éperon, la course et le faix les accable,
Défaillant sous les bonds en courbettes tournés :
Ainsi marche le prince accompagné sur terre ;
Puis quand le trait subit de la Parque l’enferre,
Tous ses honneurs lui sont incontinent ôtés ;
Car de tant de ressorts et provinces sujettes
Les rois n’emportent rien sous les tombes muettes
Que les forfaits commis en leurs principautés.