Notre vie est semblable à la lampe enfumée,
Aux uns le vent la fait couler soudainement,
Aux autres il l’éteint d’un subit soufflement
Quand elle est seulement à demi allumée,
Aux autres elle luit jusqu’au bout consumée,
Mais, en fin, sa clarté cause son brûlement :
Plus longuement elle art, plus se va consumant,
Et sa faible lueur ressemble à sa fumée.
Même son dernier feu est son dernier coton
Et sa dernière humeur que le trépas glouton
Par divers intervalle ou tôt ou tard consume.
Ainsi naître et mourir aux hommes ce n’est qu’un
Et le flambeau vital qui tout le monde allume,
Ou plus tôt ou plus tard, s’éloigne d’un chacun