Durant l’aspre saison des froidureus hyvers
Il semble aus regardans que les arbres ternissent
Et, toutefois, les troncs en terre se nourrissent
D’où sortent au Printems tant de fleurons divers.
C’est alors que les chams et que les prez sont vers,
Mais au chaud de l’esté ils seichent et fanissent,
Au contraire les reims des arbres reverdissent
Et se treuvent de fleurs et de feuilles couvers.
La vie est un hyver fragile et transitoire
Où le mondain se plait de verdoyer en gloire,
Entassant mal sur mal, péché dessus péché ;
Mais quant l’Esté joyeus de la vie seconde
Retirera nos cors de la fosse profonde,
Il cherra devant Dieu tout fletris et seiché