Délivre-moi, Seigneur, de cette mer profonde
Où je vogue incertain, tire-moi dans ton port :
Environne mon coeur de ton rempart plus fort,
Et viens me défendant des soldats de ce monde :
Envoie-moi ton esprit pour y faire la ronde,
Afin qu'en pleine nuit on ne me fasse tort
Autrement, Seigneur Dieu, je vois, je vois la mort
Qui me tire vaincu sur l'oubli de son onde.
Les soldats ennemis qui me donnent l'assaut,
Et qui de mon rempart sont montés au plus haut,
Ce sont les arguments de mon insuffisance :
La cause du débat, c'est que trop follement
J'ai voulu compasser en mon entendement
Ton être, ta grandeur, et ta toute-puissance.