Par les vitres grises de la lavanderie,
J'ai vu tomber la, nuit d'automne que voilà
Quelqu'un marche le long des fossés pleins de pluie
Voyageur, voyageur de jadis, qui t'en vas,
A l'heure où les bergers descendent des montagnes,
Hâte-toi. Les foyers sont éteints où tu vas,
Closes les portes au pays que tu regagnes
La grande route est vide et le bruit des luzernes
Vient de si loin qu'il ferait peur Dépêche-toi :
Les vieilles carrioles ont soufflé leurs lanternes
C'est l'automne : elle s'est assise et dort de froid
Sur la chaise de paille au fond de la cuisine
L'automne chante dans les sarments morts des vignes
C'est le moment où les cadavres introuvés,
Les blancs noyés, flottant, songeurs, entre deux ondes,
Saisis eux-mêmes aux premiers froids soulevés,
Descendent s'abriter dans les vases profondes.