Que ne fais-tu proffit, ô frénétique France,
Des signes dont le ciel t’appelle à repentance ?
Peux-tu voir d’un oeil sec ce feu prodigieux,
Qui nous rend chasque soir effroyables les cieux,
Cest astre chevelu qui menace la terre
De peste, guerre, faim, trois pointes du tonnerre,
Qu’en sa plus grand fureur Dieu foudroye sur nous ?
Mais, las ! que peut du ciel le désarmé courroux
Puis que tant de durs fleaux, qui te ployent l’eschine,
N’arrachent un souspir de ta dure poitrine ?
Ton sang est ta boisson, ta faim ne te repaist
Que de ta propre chair ; ce qui te nuit te plaist,
Tu n’as nul sentiment non plus qu’un lethargique ;
Tu fuis ta guerison ; plus l’Eternel te picque,
Plus tu fais du restif : franc d’un sacré souci,
Tu t’engraisses de coups comme un asne endurci ;
Et tel que le plastron ou la blanche alumelle,
Tu vas plus resistant, quand plus on te martelle