Ô Saison bienfaisante, aimable et douce Automne,
Toi que le Soleil voit d’un regard tempéré ;
Toi qui par les présents, que ta faveur nous donne,
Fais arriver un bien, qu’on a tant espéré.
Ce riche amas de fruits, dont ton front se couronne,
Rend par tous nos Hameaux, ton Autel révéré ;
L’Abondance te suit ; le Plaisir t’environne ;
Mais un plaisir tranquille, aussi bien qu’assuré.
Bacchus te suit partout ; et Cérès t’accompagne ;
Les Côteaux élevés, et la vaste Campagne,
Leurs raisins et leurs blés, te montrent tour à tour :
Chacun dans l’Univers, a le fruit de ses peines ;
Moi seul, hélas moi seul, abusé par l’Amour,
N’ai qu’un espoir trompeur, et des promesses vaines.