Le rêve de la vallée,
Toute d'or et d'Ombre au loin,
M'a pris et bercé et roulé
Dans un parfum de vigne et de foin;
Son rêve engourdit ma pensée
En un bruit de faux et de feuilles:
Mon âme roule bercée
En un songe de joie et de deuil
Car l'heure est frêle et mouillée
Comme un reflet de fleur au fleuve,
- Voici la fleur effeuillée:
L'eau verte est à jamais neuve -
Ô douce vallée, tu rêves:
Ton rêve est l’éternité;
Que me prends-tu mon heure brève
Et ma force et ma volonté?
1899