Etanché de sa soif, évidé de racines,
Escortant le soleil et son arc rougissant,
L’oiseau palpe le temps d’une palme de vent
Puis griffonne sa chair aux fusains des marines.
Son plumage émargé d’un regard sans rétine,
Glisse sa peau de miel et son teint de réglisse
Entre les plis fardés d’un ciel crû où blanchissent
La mousse des marais et les pins à résines.
Il fige le plaisir au bout de ses deux ailes,
Brise le roc des flots, et d’un stylet de glace,
Tranche la soie du jour d’une ganse rebelle.
Lors, son vol passe le Nil, les lacs et les terres
Où déjà meurt l’orient sur les hautes terrasses,
Pour suivre un lourd radeau dont les voiles s’enferrent.