Aux flammes de mes mots j’allume des mirages
Que je plonge parfois dans l’encre d’un soleil
Dont mes doigts impatients fouillent le bouscueil
Jusqu’à briser l’émail de mes riches images.
Des cristaux de saphir au cœur des coquillages
Colorent mes cahiers d’une larme de miel
Que je verse en fusion sur tous les arcs-en ciel
Qu’une plume d’or pur brode sur les rivages.
Des ficelles de soie affriolent mes temples
Où se mêlent les rois et les pas d’hirondelles
Qu’un immortel gardien souvent cite en exemples.
La poésie est l’art d’effacer les silences
Entre un croquis criblé de fines étincelles
Et les sanglots fanés des cordes de potences.