Une averse de lune et son torrent d’ombrage
Répandent une peur à l’étrange pâleur,
Sur le charmant jardin d’un palais d’empereur,
Où repose la nuit sous un soyeux corsage.
Au pied d’un pont de bois conduisant à la plage,
Un albatros blessé suffoquant de douleur,
Ronge le sable froid d’un bec blasphémateur,
Rivant son regard noir sur le lointain rivage.
Quand soudain échappé d’un long alexandrin,
Un chapelet de mots l’entoure de vélin,
Et guérit son chagrin d’un tour de magicienne.
S’envolant dans le ciel au dessus de l’azur,
Son âme alors sereine ivre à cet air si pur,
Embrasse le soleil et sa robe assyrienne.