Fugace il vide l’aube enlacée au brouillard,
Et lentement dilue au brocard des clairières,
Ces pierreries en feu dont les jeunes meunières
Tapissent leurs bras nus habillés de blizzard.
Lorsqu’une truite agile au regard vétillard
Froisse sa peau taillée au cristal des aiguières,
Une ride fuyante envahit les verrières
D’un ciel bouillant de nuit et souvent égrillard.
Il s’enfonce soudain dans un taillis secret,
Et seule de sa voix, l’écho résonne encore,
Jusqu’au prochain bassin où s’ébroue un sacret.
En quittant la montagne il dénude ses eaux
De leurs voiles de perle aux si beaux doigts d’aurore,
Et se meurt dans le foin de paisibles canaux.