Au cyanure du soir se creuse la marée,
Que des draps de satin ourlés d’enluminures,
Couvrent de gouffres flous griffés d’éclaboussures,
Où la voile arrachée épousera la fée.
L’ampélite de l’eau d’une lame effleurée
Au souffle vagabond de rêves en boutures,
Efface le dessin des profondes voussures
Que le marin toisait de son âme apeurée.
Le silence invisible aux murmures des vagues,
Hisse un velours de brume aux plis d’un catafalque,
Dont les ganses de moire affranchissent les dagues.
Au premier franc frisson du bois qui se déchire,
La nef et le marin, sous un papier de calque,
Croquent l’éternité de la mer en délire.