La vigne endolorie sous le poids des nuages,
Pareille au clapotis des barques enchainées,
Gémit, pleure et s’éteint comme un brasier mouillé
Par la rage du ciel et son gravier d’outrages.
Les lavoirs de soleil et leurs lourds sarcophages
Ruissellent de tumeurs aux couleurs bigarrées,
Comme si leur destin se tissait sous les dès
De gouttes détachées d’un suaire sauvage.
Seule, morne et feutrée, une cloche d’airain
Sonne un glas parfumé d’une douce beauté
Dont le silence boit la mélodie sans fin.
Or la vigne endurcie, comme un oratorio,
Fugue le long de mots brillants de nouveauté,
Que ce poème joue sur un pas d’adagio.