L’ivoire du matin comme un voile en satin,
Repose sur les toits de la ville endormie
Que des oiseaux de jais pillent par colonie,
Dans un tiède silence au turgide câlin.
Les bouddhas aveuglés par leur riche destin,
Patronnent l’horizon de leur lente atrophie,
Que l’encens et les gongs couvrent de féérie,
Quand le soleil se plie à leur peau de calcin.
Le fleuve saigne l’or et les rives l’argent,
Comme si le ciel gris avait fondu la nuit
Dans un creuset de boue aux couleurs de serpent.
Imperceptiblement, les parfums de la mangue,
Glissent leur chair de feu et leur saveur de fruit,
A la bouche d’un jour fondant crû sous la langue.