Des voiles de lin blanc emprisonnés d’anneaux
Se gonflent sous un vent dont le puissant présage,
Aux lèvres du désert, annonce un mariage
Par le souffle des dieux échappé des caveaux.
Le chuchotis du parc tapi sous les arceaux,
Glisse de cour en cour jusqu’au lointain rivage,
Où se tiennent la reine et tout son entourage,
Immolant au soleil d’innombrables agneaux.
Les gardes du palais, immobiles idoles,
Veillent sur les jardins et les chambres nuptiales,
Que des flambeaux de cire hantent de flammeroles.
Le royaume pourtant perdra sa dynastie
Dans un brasier de sang aux cruautés martiales,
Et mourra déchiré par la chair de l’ortie.